LFP : DAZN refuse de payer la totalité de la facture
Publié le 12 février 2025 à 16H42Le football français est de nouveau secoué par une crise majeure autour des droits télévisés.

DAZN, diffuseur de la Ligue 1, a décidé de ne régler que la moitié de son échéance, soit 35 millions d’euros sur les 70 millions dus, plaçant le solde sous séquestre selon les informations du quotidien l’Equipe. Cette initiative attise les tensions avec la Ligue de Football Professionnel (LFP) et plonge les clubs dans une incertitude financière. DAZN justifie cette rétention de paiement par plusieurs griefs à l’encontre de l’instance. L’entreprise pointe notamment un manque d’efficacité dans la lutte contre le piratage ainsi qu’un soutien jugé insuffisant des clubs pour produire du contenu attractif destiné à accroître le nombre d’abonnés.
C’est déjà la crise pour le LFP
Face à cette situation, la LFP a réagi en engageant une procédure judiciaire pour contraindre DAZN à respecter ses engagements financiers selon le site L’Informé. L’affaire prend une tournure critique pour les clubs, dont la stabilité économique repose en grande partie sur les revenus des droits TV. Certains, notamment en Ligue 2, redoutent de ne pas pouvoir tenir plusieurs mois sans ces paiements. Pour faire face à cette crise, la LFP a convoqué un conseil d’administration exceptionnel ce mercredi 12 février. Parmi les options envisagées figure l’utilisation d’un fonds de réserve. Bien que cette solution puisse offrir un répit temporaire, elle ne constitue qu’une parade de court terme.
Au-delà du bras de fer avec la LFP, DAZN rencontre des difficultés sur le marché français. Avec environ 500 000 abonnés, la plateforme est loin de son objectif de 1,5 million d’ici 2025, seuil jugé nécessaire pour atteindre la rentabilité. Son modèle économique reste fragile, impacté par des pertes importantes et des revenus d’abonnement insuffisants. Dans ce contexte tendu, DAZN envisage même d’attaquer la LFP en justice pour « défaut de loyauté » et pourrait aller jusqu’à se retirer du marché français si ses objectifs ne sont pas atteints. Un tel départ porterait un coup dur au financement des clubs, déjà ébranlés par les crises successives.