Judo – Ch. d’Europe : Agbegnenou ne digère toujours pas mais se tourne vers l’avenir

C’est un échec qui reste en travers de sa gorge. Ce jeudi, Clarisse Agbegnenou a vu un sixième titre de championne d’Europe sur disqualification après un geste jugé dangereux lors de la finale remportée par Renata Zachova. A l’occasion d’un entretien accordé à Marion Bartoli sur l’antenne de RMC, la native de Rennes a assuré avoir toujours « du mal à digérer cette décision ». « J’étais très attendue, a-t-elle ajouté. J’avais cette pression. » Admettant qu’elle se « sentait vraiment bien » dans ces championnats d’Europe, Clarisse Agbegnenou avait abordé ce dernier combat de la journée avec une confiance au maximum. « J’avais l’impression que j’allais gagner, affirme la judokate de Champigny-sur-Marne. Et de perdre comme ça, avec cette pénalité… » Et les échanges avec les juges à l’issue du combat n’ont pas permis de la calmer. « J’ai demandé après s’ils avaient vraiment vu une atteinte au physique de l’athlète, a-t-elle confirmé. Ils m’ont dit non, mais que c’était une action dangereuse et qu’ils ne veulent pas que les athlètes se blessent. Je trouve que c’est très dur. »

Agbegnenou veut « prouver dans le dureté »

Après avoir obtenu cette sélection pour les championnats d’Europe, non sans avoir critiqué les choix de Fédération Française de judo en février dernier, Clarisse Agbegnenou a d’ores-et-déjà fait volontairement une croix sur les championnats du monde, qui auront lieu à Budapest du 13 au 20 juin prochains. Affirmant avoir « plus rien à prouver dans le judo » après trois médailles d’or olympiques, six titres mondiaux et cinq titres continentaux et préférer « prouver dans la dureté » et « dans des choses qu’(elle a) choisies », la médaillée de bronze des derniers Jeux d’été a décidé de mettre sa carrière entre parenthèses pour les mois à venir. En effet, elle souhaite profiter de l’année post-olympique pour avoir un deuxième enfant avant de se relancer sur le chemin menant à Los Angeles en 2028. « C’est important d’écouter ses besoins, ses envies », a-t-elle ainsi affirmé. Et sans doute que la mésaventure subie cette semaine à Podgorica saura nourrir ses ambitions au moment de retrouver le tatami dans quelques mois.