Algérie : « Tu es né en France, joue pour la France », Slimani hausse le ton sur les binationaux

En Algérie comme dans bien d’autres pays africains, le débat est récurrent : dans quelle mesure l’inclusion massive de joueurs binationaux est-elle bénéfique pour les équipes nationales ? Ces derniers mois, les situations de Rayan Cherki, appelé depuis par Didier Deschamps chez les Bleus, et de Maghnes Akliouche, toujours susceptible de rejoindre les Fennecs, ont alimenté les discussions. Buteur le plus prolifique de l’histoire d’Elkhedra (la sélection algérienne, littéralement la verte, ndlr), Islam Slimani a un avis bien tranché sur la question. L’attaquant de 37 ans l’a exprimé sans détour au micro du podcast Kampo, animé par le journaliste franco-algérien Smail Bouabdellah.

« Tu as choisi d’être Algérien ? Tu as choisi d’être Français ou d’être Anglais ? Non. On ne choisit pas l’Algérie ! Si tu es né en France, tu as vécu en France et tu as fait toute ta carrière en France… mais joue pour la France, pourquoi tu joues pour l’Algérie ? », a lâché l’ancien champion d’Afrique, visiblement lassé de voir certains considérer l’Algérie comme un deuxième choix, voire un choix par défaut.

Slimani prône un changement du règlement

Depuis deux décennies, la FIFA n’a cessé d’assouplir les règles présidant au changement de nationalité sportive pour les joueurs binationaux. La modification la plus importante est intervenue en 2009 quand le Congrès de la FIFA, réuni à Nassau (Bahamas), a voté l’abolition de la limite d’âge pour changer de maillot national. Porté par le président de la Fédération algérienne de football d’alors, Mohamed Raouraoua, cet amendement avait donné lieu à un important afflux dans les sélections africaines de joueurs nés en Europe et non retenus par leur pays de naissance.

Islam Slimani souhaiterait aujourd’hui un changement de la réglementation dans le sens inverse. « Pour moi, il faut mettre une règle. On t’appelle une fois, tu viens. Si tu refuses, tu n’es plus sélectionné », estime Islam Slimani, ferme dans ses convictions. « Quand j’entends ‘choix’, j’ai envie de pleurer. Tu ne choisis pas tes parents ? Ça me met mal que tu me dises: ‘Jai choisi’. Tu es qui pour choisir ? Tu choisis un pays comme ça ? Tu viens en vacances. Il n’y a pas de soucis, tu viens en vacances parce que c’est ton pays, c’est le pays de tes parents. Mais tu viens jouer au foot ? Jamais de la vie ! » C’est dit et bien dit.