Droits TV : Canal+ « jette l’éponge », lâche Saada

C’est un petit coup de semonce qu’ont dû vivre les clubs de Ligue 1 ces dernières heures, alors que Nicolas De Tavernost avait annoncé une réunion à venir ces prochains jours, entre Canal+ et beIN Sports, pour enfin sortir du bourbier des droits TV. Cette réunion n’aura manifestement pas lieu, à en croire le président de la chaîne cryptée Maxime Saada, lequel a avancé l’impossibilité de tout accord avec le patron de LFP Media.

« Nous avons informé la Ligue ce vendredi. C’est un rendez-vous manqué, Canal+ jette l’éponge, peut-on lire dans l’interview publiée ce samedi par L’Equipe. Nous avons choisi de renoncer. À date, nous considérons que les conditions ne sont pas réunies pour que Canal+ distribue la nouvelle plateforme de la Ligue 1. » Questionné au sujet « du plus gros désaccord » avec la LFP, Saada a répondu sans ambages : « Le prix de l’abonnement ». « Le pass 100% coupes d’Europe est à 10€ chez nous. On voit mal comment vendre une chaîne qui ne comporte pas la totalité de la L1 la première année (8 matches sur 9 par journée, ndlr) autour de 20€, comme évoqué par la Ligue. C’est trop élevé », a-t-il justifié.

« Les téléspectateurs pirates doivent être reconquis »

Le dirigeant de 55 ans a avancé avoir tiré « les leçons de l’échec de DAZN avec son offre lancée entre 30 et 40€ par mois », affirmant par ailleurs : « Les téléspectateurs déçus qui ont alimenté le piratage doivent être reconquis. » Maxime Saada n’a toutefois pas minimisé l’importance du précédent litige entre l’instance tricolore et la chaîne de télévision, survenu en 2021, après le fiasco Mediapro, lorsque 80% des matches L1 avaient été cédés à Amazon pour 250 millions d’euros quand Canal+ en avait déboursés 332 pour deux rencontres.

« C’est en effet un élément essentiel pour nous, a confirmé Saada. J’ai imaginé par exemple la possibilité de co-diffuser l’affiche du dimanche soir sur une chaîne Canal+, sans contrepartie financière pour une ou deux saisons, avant une remise sur le marché par la LFP. (…) Mais j’ai laissé la porte ouverte à d’autres propositions pour réparer le préjudice. » Manifestement, ces propositions n’ont pas convaincu et « à date, on peut en effet se demander si Canal sera un partenaire, menace Saada. Les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui pour une distribution quelle qu’elle soit. Trop de sujets nous séparent aujourd’hui et nous ne souhaitons pas ralentir le processus de lancement de la chaîne. » Un lancement qui a encore gagné en complexité ces dernières heures.