Taekwondo : A la découverte de Cyrian Ravet
Publié le 1 avril 2025 à 16H39 - mis à jour le 11 avril 2025 à 15H55Il a marqué les esprits lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 en décrochant le bronze en taekwondo dans la catégorie des -58 kg. Une médaille obtenue après le forfait de son adversaire italien Vito Dell’Aquila, et accueillie avec une exclamation devenue culte : “Bah bénef’ !” Un moment spontané qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, propulsant Cyrian sous les feux des projecteurs.

Saisissant l’opportunité, il a depuis transformé cette expression en une marque, Bah benef, qui propose des vêtements et accessoires arborant le slogan et reflétant l’état d’esprit combatif et optimiste de l’athlète. Pour Sport en France, le natif de Décines-Charpieu est revenu sur son parcours, ses Jeux Olympiques et nous parle de la suite de sa carrière.
Cyrian, comment avez-vous débuté le taekwondo ?
J’ai commencé le taekwondo à 8 ans, totalement au hasard. J’en avais marre des sports collectifs parce que j’ai fait du basket et du rugby avant. Ce qui a fait que j’ai aimé directement ce sport, c’est le côté acrobatique, sachant que quand on est petit, on fait beaucoup de sauts, beaucoup de retournés, tout ça. Je n’étais pas hyper actif, j’étais très très actif. Et du coup, il me fallait un petit truc pour bouger.
Comment s’est déroulé votre apprentissage vers le haut niveau ?
J’ai commencé vers mes 15-16 ans à partir à Paris pour m’entraîner. On voulait me recruter dans des pôles quand j’étais plus petit mais je n’ai pas accepté. Du coup, j’ai attendu d’être majeur pour intégrer l’INSEP. Et, depuis mes 18 ans, je suis à l’INSEP. Là, je suis sur ma quatrième ou cinquième année. Je ne voulais pas y aller avant car tu es au bâtiment des mineurs, à 22 heures tu dois être dans ta chambre sans pouvoir sortir et je ne voulais pas être en « prison ».
Quelles sont les personnes sur qui vous pouvez compter ?
Mon père ! Depuis que je suis petit, il m’accompagne sur les compétitions. Il m’a toujours poussé à éviter les mauvaises personnes, rester avec les bonnes. Il a vraiment géré dans l’ombre ma carrière pour m’enlever un poids. Parce que quand on est athlète, on n’est pas censé penser à tout. Il m’a énormément aidé dans tout ce qui est mental, physique, tout. Mon père est passé par les équipes de jeunes de l’OL (Olympique Lyonnais). Ma mère a fait énormément de hand, elle est coach aujourd’hui. Je suis dans une famille sportive depuis que je suis né.
Quel est votre style de combattant ?
Il y a certaines personnes, quand ils me regardent pour la première fois, qui trouvent que je suis endormi, jusqu’à ce que je fasse une action explosive. En fait, je varie beaucoup les deux. Endormi et d’un coup, je lâche tout. Dans les fins de combat, je marque pas mal de points.
🇫🇷 🗣️ « 𝐀𝐡 𝐨𝐮𝐚𝐢𝐬 ?! 𝐋𝐞𝐭’𝐬 𝐠𝐨𝐨𝐨𝐨 ! » 🥉
Quand Cyrian ℝ𝕒𝕧𝕖𝕥 apprend au micro d’Eurosport qu’il décroche la médaille de bronze 😅🤩
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— Eurosport France (@Eurosport_FR) August 7, 2024
Comment avez-vous vécu les Jeux Olympiques ?
La préparation était très cool, j’ai kiffé, sachant qu’on a fait énormément de pays, on a tapé contre énormément d’adversaires. La cérémonie d’ouverture, c’était incroyable, moi c’était mon moment préféré des Jeux Olympiques. Ça fait une petite émotion de rentrer dans le village olympique. Mais j’ai vraiment essayé de passer outre et vraiment me concentrer sur la compétition. Parce que le village olympique, c’est bien. Il y a toute l’équipe de France, tout ce qui se passe, c’est cool. Sauf qu’il y a des gens qui gagnent, il y a des gens qui perdent. Il y a des gens où leur vie, elle change du tout au tout. Il y a des gens où leur vie, elle s’effondre. Au même endroit, au même moment, peut-être dans les mêmes chambres. J’en garde un souvenir neutre autour de ça. Il y a vraiment des émotions… très spéciales dans le village olympique. Et du coup voilà, moi j’ai essayé de vivre mon truc, j’ai gagné, vous avez perdu, je m’en fous. Moi, je pense à moi et voilà.
Et la compétition ?
Je fais mon premier combat contre le Russe vice-champion du monde (Georgiy Gurtsiev, ndlr). Je gagne. Ensuite, deuxième combat, je tombe contre le Coréen qui fait champion olympique (Taejoon Park). Et malheureusement, sur la fin du troisième round, il l’emporte. Coup dur pour moi, c’était très dur de se remettre dedans. Après, il y a les repêchages. Et ce qui s’est passé, c’est que je me suis dit, foutu pour foutu, j’y vais pour m’amuser. J’y vais tranquille. Je n’en mets pas énormément, mais le combat était quadrillé. Je me suis amusé. Et du coup, je vais pour faire le parcours média. Et il y a un journaliste qui m’interpelle et qui me dit, « tu sais que tu as gagné ? », en me braquant la caméra dessus. Je ne comprends rien du tout. Et du coup, j’apprends que j’ai la médaille. Voilà, j’ai ma petite réaction « bah bénef ». Et j’apprends la médaille comme ça. C’est très très perturbant comme moment. Je ne l’avais pas du tout imaginé comme ça. Je voulais prendre ma médaille, pas juste recevoir la médaille.
Avez-vous l’esprit déjà tourné vers Los Angeles ?
Si je suis champion du monde, je dois aller aux Jeux. C’est normal, c’est comme ça. Du coup, mon objectif principal, c’est d’être champion du monde. Ensuite, l’année prochaine, c’est champion d’Europe. L’année d’après, champion du monde. Et avec ce parcours, s’il se passe comme ça, champion olympique, allez-y. Donc, je serai encore là pour quatre ans, ça, c’est sûr. Mais mes objectifs, ils sont un par un, step by step, quoi.
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#BahBénef
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— Ravet Cyrian (@CyrianRavet) February 21, 2025
Avec Coumba NIANG