Retour à Rio : Marc-Antoine Olivier : « Un éclairage sur notre discipline et un peu sur moi »
Publié le 20 décembre 2016 à 10H40 - mis à jour le 21 décembre 2016 à 11H26Ils nous ont fait vibrer à Rio en décrochant une médaille olympique. Mais comment ont-ils géré ce succès et cette nouvelle notoriété ? Chaque semaine, Sport365 donne la parole à un médaillé des JO d’été 2016. Place ce mardi à Marc-Antoine Olivier, médaillé de bronze sur le 10km en eau libre.
Marc-Antoine Olivier, quatre mois après avoir décroché la médaille de bronze sur le 10km en eau libre à Rio, êtes-vous redescendu de votre nuage ?
J’y pense quand il y a des manifestations pour me féliciter pour ma médaille, mais maintenant je suis sur de nouveaux objectifs : un travail de quatre ans avec des gros objectifs chaque année, que ce soient les championnats d’Europe ou du monde.
Peut-on dire que cette médaille a changé votre vie ?
Oui, c’est sûr qu’on change de vie. On nous regarde autrement. On est médaillé olympique. Après, ce n’est pas pour autant que je vais changer.
Vous avez remporté quelques belles victoires dans votre carrière, mais la médaille olympique, c’est une autre dimension ?
Oui, car c’est une compétition qui n’a lieu que tous les quatre ans, et c’est formidable de pouvoir faire une médaille dans cette compétition-là. C’est ça qui la rend exceptionnelle. C’est un élan pour encore plus performer dans les années à venir et faire mieux à Tokyo j’espère.
Avez-vous eu beaucoup de sollicitations médiatiques lors de votre retour en France ?
J’ai fait pas mal de télévisions. Le parcours médiatique est important, car ça met un éclairage sur notre discipline qui était un peu méconnue avant les Jeux Olympiques, et un peu sur moi. Ça fait plaisir d’avoir un peu de reconnaissance. J’ai 20 ans, donc c’est un peu impressionnant au début, mais on s’y fait vite quand même.
Avez-vous participé à d’autres manifestations grâce à votre médaille ?
Une semaine et demie après ma médaille, j’ai fait la Fluctuat (épreuve de natation en eau libre dans le bassin de la Villette à Paris, ndlr), pour montrer qu’on peut nager dans la Seine sans problème. C’était vraiment sympa. Après, je suis parti un peu en vacances, car il fallait récupérer. Quand on repart pour un travail de quatre ans, il faut savoir prendre des vacances, même si on a envie de continuer. J’ai repris l’entraînement depuis début octobre.
Marc-Antoine Olivier : « Quand je touche la plaque, c’est un moment inoubliable »
Avez-vous déjà ressenti un petit coup de blues depuis Rio ?
On a vécu des moments formidables donc c’est vrai qu’on aimerait y retourner. Mais c’est une motivation pour se dire qu’on va se battre chaque jour, s’entrainer le mieux possible pour revivre ces émotions-là.
Si vous deviez garder une image de vos Jeux Olympiques, laquelle serait-ce ?
Quand je touche la plaque, c’est un moment inoubliable. On fait une médaille aux Jeux Olympiques, ça n’arrive pas tous les jours (sourires).
Qu’allez-vous faire de la prime de 13 000 euros, attribuée par le CNOSF pour toute médaille de bronze ?
Je pense que je vais en faire profiter un peu mes parents car ce sont eux qui m’ont permis de faire ce que je fais aujourd’hui, d’aller sur Narbonne et de pouvoir vivre de ma passion. Après, ça me servira au quotidien pour payer mon loyer, la nourriture, etc.
Qu’avez-vous fait de votre médaille ?
Pour l’instant, je l’ai avec moi, car j’ai encore des petites manifestations, notamment sur Narbonne, avec la Ville et l’Agglomération. Après, elle sera chez mes parents, encadrée.
Avez-vous déjà souvent revu votre course ?
A chaque fois, je vois la fin, car deux heures de course, c’est dur à regarder. C’est sûr que j’ai vu pas mal de fois mon arrivée (sourires). Mais à un moment, je vais prendre le temps de la regarder en entier, car même si c’est une très belle performance, il y a toujours des erreurs qu’on peut régler, et on le voit bien à la caméra. C’est vraiment important de prendre du recul.
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