Tennis – FFT – Alexis Gramblat : « L’image de la FFT va s’en trouver écornée »
Publié le 15 mars 2017 à 17H15Alexis Gramblat, ancien candidat à la présidence de la Fédération française de tennis, réagit aux révélations de Corse-Matin, selon lesquelles le nouveau président de la FFT Bernard Giudicelli va comparaître devant le tribunal correctionnel de Bastia.

Alexis Gramblat, selon Corse Matin, la justice reproche à Bernard Giudicelli un défaut de publicité dans l’acquisition d’un marché public du temps où il occupait la fonction de président de la Ligue corse de tennis. Quel est votre sentiment ? Vous avez régulièrement qualifié M. Giudicelli d’homme « dangereux » pendant la campagne…
Corse-Matin indique que « Giudicelli sera jugé » cela veut donc dire que le renvoi en correctionnelle a été prononcé même s’il n’en est pas encore personnellement avisé. Il est renvoyé pour délit de favoritisme dans l’exercice de ses fonctions de président de la Ligue de Corse. Je ne suis malheureusement pas surpris… Enfin je pensais que son mandat serait écourté par les affaires mais pas autant ! En effet, cela fait plus d’un an qu’une presse bien renseignée nous rapporte les graves manquements à l’éthique et peut-être à la loi des principaux dirigeants de la FFT, dont Monsieur Giudicelli. J’ai personnellement dénoncé sans relâche les pratiques de ces dirigeants. Un renvoi en correctionnelle est extrêmement grave : on est plus loin dans la procédure qu’une simple mise en examen qui suppose des indices graves et concordants de la commission de l’infraction. Là, le parquet considère que l’enquête est terminée et qu’il a suffisamment d’éléments pour penser qu’il y a eu commission de l’infraction, même si la présomption d’innocence demeure jusqu’au jugement évidemment. C’est une nouvelle fois l’image de la FFT qui va s’en trouver écornée. Si la question de la
démission peut se poser après une mise en examen, pour moi ici elle ne se pose pas : bien sûr qu’il doit démissionner. Et s’il ne le fait pas, il est de la responsabilité de ceux qui ont été élus avec lui de l’y contraindre afin de préserver l¹institution.
Gramblat : « Le mandat de Giudicelli devrait être assez court »
L’acte de saisine avait été déclaré nul par le tribunal correctionnel de Bastia en 2015 en raison des nombreuses nullités soulevées par l’avocat de la Ligue. Pourquoi ce renvoi aujourd’hui ?
Apparemment, Giudicelli et son avocat avaient réussi à faire valoir des nullités de procédure en 2015 notamment concernant la saisine de la juridiction. Je suppose que le parquet a donc dû revoir sa copie et que cette fois la saisine est valable. Je ne peux pas en dire plus sur cette question n’ayant comme information que ce qu’il y a dans Corse-Matin et Mediapart.
Autre question, autre sujet. Vous avez quitté vos fonctions à la vice-présidence du Tennis Club de Paris. Pourquoi ?
Oui absolument ! Je ne souhaitais pas que les positions que j’ai pu prendre pendant ma campagne puissent nuire à mon club connaissant la personnalité de celui qui a gagné… Pareil concernant nos rapports avec la ville de Paris alors que j’ai vertement critiqué le plan de modernisation de Roland-Garros.
Qu’avez-vous pu craindre de la part de M. Giudicelli à l’époque ?
A quelle époque ?
Au sortir de l’élection.
Je ne crains rien personnellement de la part de Bernard Giudicelli. Mon club n’a jamais rien eu de la part de la Ligue ou de la FFT, et n’a donc pas grand chose à perdre, mais je ne voulais pas qu’il soit stigmatisé.
Vous aviez peur qu’il puisse nuire à votre club après les tensions nées de la campagne ? Le clan Giudicelli dit que vous êtes allé trop loin pendant l’Assemblée général élective…
Je ne crois pas être allé trop loin… J’ai dit des vérités que tout le monde connait et choisit de taire. C’est certain que Giudicelli a un tempérament à vouloir se venger, mais je ne vois pas bien ce qu’il aurait pu faire. Enfin, son mandat devrait être assez court.
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